Limousin : “Un contrat d’orientation plus qu’un contrat de moyens”

Par - Le 16 juillet 2011.

Le Conseil régional du Limousin a décidé, comme beaucoup de Régions, de voter et signer en même temps le contrat de plan régional de développement de la formation professionnelle et le Com apprentissage (voir notre article). Les deux ont donc été paraphés le 6 juillet.

Dans une interview accordée à Centre Inffo, Jean-Paul Denanot, qui dans un premier temps, avait affirmé qu’il serait impossible de rendre un document pour juillet, explique avoir “accéléré le processus pour ensuite pouvoir entrer dans le vif du sujet”. En effet, si toutes les Régions ont émis le souhait de construire un CPRDFP “prescripteur”, le président de la Région Limousin reconnaît que “quand on se heurte à l’annuité budgétaire, il est difficile de s’organiser sur les cinq années à venir”. C’est ainsi qu’il considère le document comme “un contrat d’orientation, plus qu’un contrat de moyens”. Les signataires ont donc prévu un rendez-vous annuel qui permettra de décliner le CPRDFP, un rendez-vous dont le président de Région prédit déjà qu’il sera “beaucoup plus difficile”.

“Droit à l’erreur”

Toutefois, Jean-Paul Denanot est satisfait et reconnaît que c’est “l’occasion d’une concertation qui n’avait jamais été obtenue auparavant”. Il se félicite notamment que l’État se soit engagé au titre de la formation initiale à maintenir trois secteurs de formations accessibles à moins d’une demi-heure, pour donner le choix aux jeunes. Le deuxième point qui était primordial pour la Région était le “droit à l’erreur”, qui est également acté dans le CPRDFP. “Trop souvent encore, le jeune est mal orienté, que ce soit en raison de ses parents, de lui ou même des conseillers en orientation. L’idée est que lorsqu’il s’aperçoit qu’il a fait fausse route, il puisse se réengager ailleurs, que ce soit de l’apprentissage à la formation initiale, ou l’inverse.”

Le CPRDFP du Limousin compte trois axes principaux : un axe territorial, “encore plus essentiel sur un territoire rural comme le nôtre, car les gens sont très attachés à leur territoire et sont peu mobiles”. Vient ensuite la qualification des personnes et leur capacité à s’intégrer dans une économie nouvelle, et en troisième lieu le développement sociétal et individuel. Des “fiches actions” vont être mises en place, d’ici décembre. Jean-Paul Denanot réaffirme sa volonté que les décisions ne soient pas prises unilatéralement par l’État.

Les partenaires sociaux ont été intégrés à la phase de construction du CPRDFP, qui a été rédigé sur la base de quarante contributions. “Ils n’ont pas signé le CPRFDP, car ils n’étaient pas d’accord entre eux, mais nous avons reçu une contribution de la Copire et du Ceser au sein desquels les partenaires sociaux sont décisionnaires”, argumente le président du Conseil régional. Et ce dernier de se rappeler la présence de plus de 200 personnes le jour de la restitution, “ce qui prouve que la formation professionnelle intéresse énormément les gens”.